Le cheat meal, tu connais ? Si tu es sportif – et surtout si tu fais de la musculation – tu dois forcément connaître. Le principe est simple et part à la base d’une bonne intention : manger ce qui te fais plaisir, la plupart du temps une fois dans la semaine, dans le but de relancer le métabolisme et le moral pour enchaîner sur une nouvelle semaine avec une alimentation maîtrisée. Mais comme souvent, ce sont les dérives qui posent problèmes.
Le cheat meal, une drogue moderne
Le cheat meal est véhiculé comme une récompense suite à plusieurs jours ou l’alimentation a été plus ou moins équilibrée. Mais le problème n’est pas véritablement le cheat meal en lui-même, c’est sa composition, trop souvent à base d’aliments extrêmement gras et sucrés. En effet, il se compose le plus souvent d’hamburgers, de frites, pizzas, kebabs, de desserts très sucrés….
Il a été prouvé par plusieurs expériences que le gras et le sucre sont des substances hautement addictives, et agiraient comme des drogues sur le cerveau. On comprend alors beaucoup mieux pourquoi il est difficile pour certaines personnes de se débarrasser de leur obésité. Et pourquoi certains pratiquants de musculation n’attendent que leur cheat meal après une semaine de restriction.
Alors bien sûr tout le monde n’est pas comme ça, et heureusement. Il faut juste retenir que le manque ou la frustration ne sont pas dues au hasard. Les aliments transformés par l’industrie agro-alimentaire, en plus de rendre les consommateurs dépendants, sont très nocifs pour la santé.
Le cheat meal préparé maison, avec si possible des ingrédients bio peut être un bon compromis. Il permet de mieux contrôler les ingrédients présents et de se désintoxiquer progressivement de cette junk food industrielle.
Le cheat meal, une immaturité des pays riches
« Oh, deux ou trois steaks, ça change quoi, de toutes manières les animaux sont déjà morts »
Les pays émergents désirent dans la majorité accéder au mode de vie occidental. Cela se comprend parfaitement : le confort, le traitement médical, l’alimentation abondante et l’ensemble des conditions de vie sont prisés par les pays ou la faim, le manque d’hygiène et la maladie font partie du quotidien.
Mais être un modèle donne lieu à des responsabilités. Les pays développés ont non seulement accès à de plus grandes ressources mais aussi à plus d’information et de connaissances. Ils se doivent de réfléchir quant à la bienfaisance ou non de leurs actions.
Et nous avons le devoir de montrer l’exemple. Manger un cheat meal n’est pas une mauvaise chose, c’est le faire de manière déraisonnée et avec excès qui pose problème.
En tant que pratiquant de musculation, il m’arrive occasionnellement de faire des cheat meal, mais ça ne m’empêche pas d’essayer au maximum de les faire de manière rationnelle, en m’arrêtant quand je sens que je n’ai plus faim. Et je ne vis pas le reste de la semaine comme une frustration afin de m’exploser le ventre sur le prochain cheat meal.
Je suis vegan et je ne dénonce pas les cheat meal avec des aliments d’origine animal en particulier car ils découlent d’un choix personnel, mais ils sont malheureusement beaucoup plus présents sur les réseaux sociaux.
Faire des énormes cheat meals composés d’animaux morts en se gavant au point presque de vomir est un acte profondément immoral et immature. En réalisant ce genre de repas, l’être humain se décrédibilise dans sa proclamation d’espèce intellectuellement supérieure. C’est un manque de respect à la vie dans sa globalité.
Je trouve d’ailleurs complètement hallucinant de voir des chaînes Youtube dépasser les 100 000 abonnés en ne proposant que des vidéos de cheat meal dans des fast food. Je le répète, manger des animaux est un choix individuel que je ne peux pas juger, il appartient à chacun d’entre nous et je ne veux en aucun cas stigmatiser un type d’alimentation.
Mais se faire de l’argent sur Youtube en abusant exagérément de la vie d’espèces sensibles, c’est enfoncer le couteau dans la plaie. L’huile de coco et l’argent de l’huile de coco (comprendra qui pourra).
Regardez-moi, j’existe !
Sur les chaînes Youtube consacrées à la musculation, le principe reste le même, même si l’essentiel des vidéos n’est heureusement pas dédié aux cheat meals. Pour attirer l’œil, il faut viser grand, il faut viser lourd, et c’est le concours de celui qui affichera le plus grand nombre de calories, celui qui aura mangé le plus d’animaux morts durant le temps de la vidéo.
Une belle mentalité qui démontre l’extrême distance qui sépare le rôle originel du cheat meal et la démesure de la génération selfie dans la société moderne.
C’est exactement la même chose pour les concours de nourriture. Peu importe l’aliment au menu, manger le plus de hotdogs ou d’ailerons de poulets possibles en un temps donné pose un énorme problème moral, éthique et environnemental.
En mangeant exagérément, un nombre plus important d’animaux sont tués et des écosystèmes supplémentaires sont détruits, mais pas seulement. Les ressources céréalières utilisées pour nourrir les animaux destinés à finir en junk food appauvrissent les habitants locaux et les tuent indirectement.
A une époque où les ressources en eau et en matières premières s’épuisent et ou 800 millions de personnes souffrent de la faim, nous devons réfléchir profondément aux conséquences de nos actes.
Le cheat meal, comme l’alimentation de manière générale, est aujourd’hui un choix individuel aux conséquences collectives. L’industrie agro-alimentaire déploie d’énormes moyens financiers pour rendre les aliments toujours plus addictifs et détourner le consommateur de la souffrance qui se cache derrière une assiette.
Nous devons faire des choix réfléchis et prendre du recul sur la manière dont les industries agro-alimentaires nous poussent à la surconsommation. Clique ici pour télécharger le guide gratuit pour démarrer la nutrition sportive vegan. Entraînes-toi avec le cœur, manges avec le cœur.
http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=gras-drogue-dure-obesite
https://www.fasting.fr/sucre-dependance/